Michelle Chomette
Temps variable. études d'après nature
in: Dossier de presse, Michèle Chomette, 11 mars 2017
Jacqueline Salmon, auteure d’une œuvre en perpétuel renouvellement, est une artiste exemplaire grâce aux multiples démons de la curiosité qui la poussent depuis 1981 à aborder tous les champs d’observation et d’interprétation des épaisseurs de l’histoire ou des apparences du monde, qu’elles soient naturellement données, ou fabriquées par l’homme, ou encore qu’elles relèvent de la pensée et de l’imaginaire.
Apprendre, rechercher, regarder, voir et transcrire, en jouant entre science, poésie et esthétique dans les registres d’une photographie étendue, par des greffes de dessin, de prélèvement d’archives, de connivences picturales et de bulletins météorologiques, de la source aux flux qu’elle apprivoise et génère à son tour, Jacqueline Salmon nous invite à partager son émerveillement.
On peut la qualifier d’agent d’activité territoriale dans le champ de la représentationartistique au même titre qu’agissent sur le vivant et la configuration des lieux, le vent, l’eau, la température dont elle étudie les directions, repère les changements, analyse les influences réciproques, avant de les convertir en images, en tracés et en signes.
Agent infiltré mais jamais dormant, se dressant au rapport à chaque mouvement des nues ou des flots, non pas en topographe ni sitologue et pas davantage en écologiste, même si Jacqueline Salmon emprunte des voies de pensée et des codages scientifiques, et que sa clairvoyance et sa générosité la poussent à émettredes signaux d’alerte au fil des sujets que son travail aborde, ses visées,entre tenter de pénétrer les mystères de la nature et de saisir leur beauté, et rendre compte de la singularité humaine dans ses réussites comme dans ses échecs, relèvent de la mission de tout artiste, quel que soit son médium, questionner le monde, la pensée, l’histoire des formes et offrir une matière visuelle qui soulève le regardet les sensations vers quelques réponses.