Misuzu Kaneko, traduction Brigitte Allioux
Misuzu Kaneko, poèmes
La Boue
Dans la boue
De ce quartier pauvre
Il y avait
Le ciel bleu
Haut, très haut,
Très beau
Il y avait
Le ciel limpide
Mais dans ce quartier délaissé
La boue
Était
La profondeur du ciel
Le Marchand de légumes et de pois secs du coin de ma rue
— Voici comment était vraiment mon ancienne maison
A l’angle, le marchand de légumes et de pois secs
Et ses balles de sel
Sur lesquelles tombait
Un soleil déjà oblique
Dans la deuxième maison, inhabitée,
Des sacs vides
Entre lesquels se glissait
Boitillant un chien abandonné
Dans la troisième maison, celle du marchand de saké :
Des sacs de charbon de bois
Et un cheval, de retour de la montagne,
À son fourrage
Puis dans l’ombre de l’enseigne de la librairie :
la quatrième maison :
Il y avait moi,
Moi qui regardais
La Ville
Passent, passent
À travers la ville un beau jour de printemps
Passent, passent
Passent du nord au sud
Les chariots les carrioles
Les voitures les vélos
Passent, passent
Dans les rues blanches, blanches
Passent, passent
Passent d’est en ouest
Les enfants des mendiants
Et les ombres des fumées
Début d’automne
Le vent frais du soir s’est mis à souffler.
Si j’étais au village maintenant ce serait le moment
Où on verrait au loin le soleil couchant sur la mer,
Le moment où attaché à la longe qui le tire,
Rentrerait le bœuf noir
Ce serait le moment où rentreraient les corbeaux freux
En criant à travers un ciel encore bleu
Les aubergines du champ, auront-elles été ramassées ?
Est-ce le moment où le riz lui aussi est en fleurs ?
Triste, triste est cette ville !
Rien que maisons… poussière… et ciel…
Les Pigeons et le Marchand de légumes
Un couple de pigeons et son pigeonneau
Trois pigeons
Sur l’auvent du marchand de légumes
Roucoulaient « rourourou »
Le violet des aubergines !
Le vert des choux !
Et même le rouge des fraises !
Couleurs toutes brillantes de pluie !
« Qu’allons-nous donc acheter ?... »
Roucoulaient
Les blancs pigeons
Sur l’auvent du marchand de légumes
Les Poissons
Les poissons de la mer sont bien à plaindre.
Le riz est redevable aux hommes
Les vaches sont élevées dans des prairies
Et jusqu’aux carpes des étangs qui reçoivent leur noble pitance
Mais les poissons des mers, eux,
Ne reçoivent aucune aide
Ni ne nous jouent aucun mauvais tour
Et pourtant voilà que je les mange
Vraiment les poissons de la mer sont bien à plaindre…
La Poule
Une vieille poule se tenait debout sur ses pattes,
Dans un champ abandonné
Ses poussins partis si loin d’elle que devenaient-ils ?
Debout dans le champ, ainsi songeait-elle
Dans le champ aux herbes folles
Trois ou quatre ombelles d’oignons
Une vieille poule sale et blanche
Debout sur ses pattes dans le champ à l’abandon
Aimer
Je voudrais aimer
Tout absolument tout
Les poireaux, les tomates, le poisson aussi
Tout pouvoir aimer, sans rien laisser
Tout ce que cuisine maman
Tous les petits plats qu’elle prépare
Je voudrais aimer
Tout le monde, et celui-ci, et celui-là
Le médecin tout comme le corbeau noir
Je voudrais tout aimer sans rien laisser
Le monde entier
Tout ce que firent les dieux
Le Chien
Le jour où fleurirent les dahlias de chez nous
Noiraud, le chien du marchand de saké, mourut.
Sa maîtresse qui sans cesse nous grondait
Nous qui jouions dans la rue
Sa maîtresse pleurait maintenant à gros sanglots
Ce jour-là à l’école
On s’en amusa
Mais soudain je me sentis toute triste
Mimétisme
— Chanson d’un enfant qui n’a pas de père
« Papa ! Papa !
Explique-moi ! »
Disait cet enfant
D’un petit air câlin
Rentrant chez moi après l’avoir quitté
Dans une petite rue à l’écart
« Papa ! Mon petit papa ! »
Doucement
Je commençais à l’imiter
Oh ! Si quelqu’un m’entendait
Pensais-je, un peu honteuse
Dans la haie vive
L’hibiscus aux fleurs blanches
Semblait sourire
Le Ramasseur de chutes de bois
Petit enfant coréenque ramasses-tu ?
Des astragales fleuries ou bien des armoises ?
Non… non les plantes ont fané
Petit enfant coréen que chantes-tu ?
Un air de Corée ?
Non… non une chanson du Japon
L’enfant coréen d’un air réjoui
Ramasse des chutes de bois tombées là
Sur la place derrière la scierie
Des chutes de bois qu’il attache en fagots,
Qu’il pose sur sa tête pour rentrer chez lui.
Dans leur pauvre cabane, avec sa mère
Il allume un maigre feu de flammes rouges
Pour attendre le père
L’Abeille et les Dieux
Abeilles au cœur des fleurs
Fleurs dans les jardins
Jardins entourés de murs en terre
Murs dans les villages
Villages au cœur du Japon
Japon dans le monde
Monde au sein des dieux
Puis, puis… les dieux
Au cœur des frêles abeilles
L’Arbre
Les fleurs s’éparpillent
Les fruits mûrissent
Qui tombent à leur tour
Comme les feuilles tombent ensuite
Puis des bourgeons naissent
Et l’arbre refleurit
Combien de temps encore faudra-t-il
Pour que sa peine finisse ?
Le Cocon et la Tombe
Le ver à soie entre
Dans son cocon
À l’étroit, dirait-on,
Dans ce cocon
Le vers à soie
Est tout heureux sans doute
Car devenu papillon
Il pourra s’envoler
L’homme entre
Dans une tombe
Dans une tombe
Sombre et triste
Mais aux bons enfants
Il poussera des ailes
Et devenus des anges
Ils pourront s’envoler
Là où il y a de la lumière
Là où il y a de la lumière
Là où il y a de la lumière
Même une feuille
Va à l’endroit où filtre le soleil
Et l’herbe aussi cachée dans les broussailles
Là où il y a de la lumière
Là où il y a de la lumière
Au risque de se brûler les ailes
Vont vers les lampes
Les insectes qui volent dans la nuit
Vers la lumière
Vers la lumière
Vers un endroit où ne serait-ce qu’un instant
Coule à flots le soleil
Vont les enfants qui habitent les villes
Là où il y a de la lumière
Là où il y a de la lumière
Là où il y a de la lumière
Même une feuille
Va à l’endroit où filtre le soleil
Et l’herbe aussi cachée dans les broussailles
Là où il y a de la lumière
Là où il y a de la lumière
Au risque de se brûler les ailes
Vont vers les lampes
Les insectes qui volent dans la nuit
Vers la lumière
Vers la lumière
Vers un endroit où ne serait-ce qu’un instant
Coule à flots le soleil
Vont les enfants qui habitent les villes
Les Lotus et Les Poussins
C’est dans la boue
Que fleurissent les lotus
Mais s’ils le font
Ils n’y sont pour rien
C’est des œufs
Que sortent les poussins
Mais s’ils le font
Ils n’y sont pour rien
Et si moi
j’ai conscience de tout cela
Je n’y suis moi non plus
Pour rien
Le Temple shintoïste Gion
En s’éparpillant
Tombent les aiguilles de pin
L’automne en ce temple
Est triste, oh si triste !
Chansons de bateleurs
Flammèches du gaz des lampions
Canneliers
Ceints de leur large ceinture rouge !
Aujourd’hui
Sur l’échoppe délabrée du marchand de glaces
Seul souffle en sifflant
Le vent d’automne
La Lampe
J’étais venue
À la fête du village
Mais déjà le bref jour d’automne
Déclinait
Alors que les cris des porteurs du palanquin sacré
Se faisaient plus lointains,
Dans la faible clarté des lampes
Si incertaines...
Qui fouillaient l’obscurité
çà et là se devinaient
Des insectes qui doucement
Grésillaient
Gerçures
Par un beau jour d’automne rappelant le printemps
Alors que mes gerçures me picotaient un peu
Le camélia de derrière la maison avait fleuri
J’en coupai une fleur pour la mettre dans mes cheveux
Et voyant mes gerçures
Il me sembla soudain être la pauvre bru
Des vieux contes d’autrefois…
Jusqu’au ciel transparent de jaune pâle
Qui en fut vaguement attristé
L’Invisible
Qu’est-ce qui se passe pendant qu’on dort ?
Des pétales couleur pêche
S’amoncellent sur lelit
Mais dès qu’on ouvre les yeux, plus rien, tout disparait
De ce que personne n’a jamais vu
Qui peut dire que ce soit un mensonge ?
Qu’y a-t-il dans un battement de paupières ?
Un cheval blanc déploie ses ailes
Plus rapide encore que la flèche aux plumes immaculées
Il passe et disparaît dans le bleu du ciel
Des choses que personne n’a jamais vues
Qui peut dire qu’elles n’existent pas ?
Le mont Ôji « Montagne du Prince »
Pour faire un parc, on avait planté
Des cerisiers, qui tous moururent
Mais des souches broussailleuses qui en étaient restées
Poussèrent des rejets qui donnèrent des bourgeons.
À travers les arbres, brillait une mer argentée,
Sur laquelle mon village
Flottait comme le Palais du Dragon.
Les tuiles argentées et les murets en pierres,
Comme dans un rêve restaient voilés
Quand du mont Ôji je regarde mon village,
Je me prends à l’aimer
L’odeur des sardines séchées n’arrive pas jusque là
Et seul se fait sentir le parfum des jeunes bourgeons.
Rêve et Réalité
Si le rêve était réalité et la réalité rêve
Ce serait merveilleux, non ?
Puisque dans le rêve rien n’est jamais fixé
Tout serait merveilleux, non ?
Après le jour ne viendrait pas la nuit
Et - qui sait ? - moi qui ne suis pas une reine…
La lune, on pourrait l’attraper
On pourrait peut-être même entrer dans le cœur d’un lys
Les aiguilles de l’horloge tourneraient dans l’autre sens
Les morts seraient toujours là
Vraiment si rien n’était jamais fixé
Ce serait merveilleux
Voir de temps en temps la vérité en rêve
Ce serait merveilleux
Après la fête
La fête finie
S’éloigner du son des flûtes
Des clochettes et des tambours
A quelque chose de triste
Le son d’une flûte
Résonne encore
Dans l’indigo de la nuit
Mais dans l’indigo de la nuit
La Voie Lactée
À ce moment-là
Avait blanchi
Pêche miraculeuse
Premières lueurs de l’aube
Au retour d’une grande pêche
D’une grande pêche de sardines
Jour de fête sur le rivage
On dirait
Mais dans la mer
Ce sont peut-être
Les funérailles
De milliers et milliers de sardines
Les Tombes
Derrière le cimetière
On va planter une haie
Les tombes
Désormais
Ne pourront plus voir la mer
Ni voir les enfants des enfants prendre la mer
Ni leurs bateaux sortir ou rentrer au port
Sur le chemin de la plage
On va planter une haie
Et nous
Désormais
Nous ne pourrons plus voir les tombes
Même celle qu’avec amour nous regardions en passant
La plus petite, la plus ronde
Marché aux poissons
Dans le bras de mer
Déferle
La marée du soir
Qui au loin
Gronde
Dans le crépuscule
Sur la criée fermée,
Halle aux poissons de la ville,
Une ombre venue de la mer
Se penche soudain
« Les enfants ? Où sont les enfants ? »
Quelque chose, quelque chose
Se penche soudain,
Dans le ciel nocturne
Couleur de maquereaux argentés,
Les corbeaux sans un cri
Passent !
Les Couleurs de la mer
Le matin la mer est toute éblouissante d’argent
Mais cet argent noircit tout.
Les barques la couleur des voiles
Les stries mêmes des vagues argentées toutes sont noires.
La journée la mer est d’un bleu dansant
D’un bleu qui laisse tout tel quel
Pailles flottantes tiges de bambous
Peaux de bananes tout demeure en l’état.
La nuit la mer est calme et noire
D’un noir qui recouvre tout
Y-a-t-il des bateaux ? ou non ?
Seulement le halo des lumières rouges
Une Toute Petite Tombe
Une petite tombe
Une tombe toute ronde
La tombe d’un grand-père
Les fleurs du lilas d’été
Me servaient d’épingle à cheveux
C’était l’année dernière !
Aujourd’hui quand je reviens
Une nouvelle tombe
Se dresse là toute blanche
La tombe ancienne
Où l’a-t-on emportée ?
On l’a donnée au marbrier
Cette année encore les fleurs
Du lilas d’été
S’éparpillent sur les tombes
Les Galets du rivage
Les galets de la plage sont comme du jade
Tous ronds et bien lisses
Les cailloux de la plage sont-ils des poissons volants ?
Qu’on les lance et d’un coup ils lacèrent les vagues
Les galets du rivage chantent leur chanson
Ils chantent tout le jour avec les vagues
Tous autant qu’ils sont les cailloux du rivage
Sont bien jolis oui mais pas seulement
Les galets du rivage sont des héros
Ensemble ils portent la mer
La Mer et les Mouettes
La mer je pensais qu’elle était bleue
Les mouettes qu’elles étaient blanches
Mais maintenant que je les regarde cette mer
Et les ailes des mouettes sont grises
Je pensais tout savoir
Mais ce n’était pas vrai
Je sais que le ciel est bleu,
Et que blanche est la neige
Tout voir tout savoir !
Pourtant ça non plus ce n’est pas vrai peut-être.
Au bout de la mer
Là où surgissent les nuages là-bas
Là où naît aussi l’arc-en-ciel là-bas
Un jour, en bateau, j’irai
Jusqu’au bout de la mer j’irai
Même si c’est très loin si la nuit commence
Si l’on n’y voit plus rien
Comme l’on cueille le jujube rouge
Je cueillerai de mes mains les belles étoiles
Un jour j’irai au bout de la mer
Les Couleurs du ciel
La mer, la mer, pourquoi ce bleu ?
Mais parce que le ciel s’y reflète
Se couvre-t-il de nuages ?
Et la mer aussi semble s’obscurcir
Le couchant, le couchant, pourquoi rougeoie-t-il ?
Mais parce que le soleil du soir est rouge
Pourtant… le soleil dans la journée n’est pas bleu
Alors pourquoi le ciel est-il bleu ?
Le ciel, le ciel, pourquoi est-il bleu ?
Le Coquillage « Lune-Soleil »
Dans le ciel de l’ouest
Couleur garance
Un soleil écarlate
Va dans la mer
Dans le ciel de l’est
Couleur de perle
Ronde et jaune
La lune
Le soleil
Tombé dans le soir
Et la lune noyée
Dans l’aube
Se sont rencontrés au fin fond
Du fond de la mer
Coquillage Lune-Soleil
Rouge et jaune pâle
Recueilli un jour
Par un pêcheur
Lever de lune
Chut ! Chut !
Silence !
La Voilà ! Elle se lève !
La crête
Des montagnes
Faiblement s’éclaire
Au fond
Du ciel
Comme au fond de la mer
Une vague
Clarté
Se dissout !
Les Etoiles et les Pissenlits
Au plus profond du ciel bleu
Comme des cailloux tout au fond de la mer
Noyées jusqu’à ce que la nuit vienne
Les étoiles dans le ciel diurne nous restent invisibles.
Elles sont invisibles mais pourtant elles existent
Des choses qu’on ne peut voir bel et bien existent
Les pissenlits sont tombés fanés
Et dans les fentes des toits, silencieuses,
Enfouies jusqu’à ce que le printemps revienne,
Leurs fortes racines nous restent invisibles.
Elles sont invisibles mais pourtant elles existent
Des choses qu’on ne peut voir bel et bien existent
Mystère
Pour moi c’est chose bien mystérieuse
Que la pluie qui tombe des nuages noirs
Etincelle d’argent
Pour moi c’est chose bien mystérieuse
Que les vers à soie qui mangent les feuilles vertes du mûrier
Deviennent tout blancs
Et je voudrais tant comprendre
Pourquoi sans que personne ne s’en occupe les belles de nuit
D’un coup s’ouvrent toutes seules
Je voudrais tant comprendre
Pourquoi à mes questions tout le monde en riant répond
« Que veux-tu, c’est comme ça »
En mémoire des baleines défuntes
C’est à la fin du printemps qu’a lieu la cérémonie en mémoire des baleines
Au moment où l’on pêche les poissons volants
Quand le son de la cloche du temple du rivage
Passe en vibrant sur la surface de l’eau
Quand les pêcheurs vêtus de leurs plus beaux habits
Se pressent vers le temple du rivage
Au large un jeune baleineau
Au son de cette cloche
Pleure ses parents morts
Les pleure de mille et mille regrets
Mais le son de la cloche à la surface de la mer
Jusqu’où ira-t-il résonner ?
La Neige
La neige qui tombe sur la mer devient mer
La neige qui tombe sur la ville devient boue
La neige qui tombe sur la montagne reste neige
La neige qui est encore dans le ciel,
Que va t-elle aimer devenir ?
Faire
Les oiseaux
Avec de la paille
Font leurs nids
Cette paille
Cette paille
Qui fait cette paille?
Le tailleur de pierre
En pierre
Fait des tombes
Ces pierres
Ces pierres
Qui donc fait ces pierres ?
Moi,
Avec du sable
Je fais un jardin miniature
Ce sable
Ce sable
Qui fait ce sable ?
La Chasse à la baleine
C’était par les nuits où gronde la mer
Les nuits d’hiver
J’écoutais les crépitements
Des châtaignes grillées
Autrefois bien autrefois des chasses à la baleine
Avaient lieu ici sur cette mer, dans la baie de Shizugaura « La Baie Violacée »
La mer, une mer démontée, la saison, l’hiver,
Et ce qui tourbillonnait follement dans le vent, c’étaient de gros flocons,
La corde du harpon s’entremêlait à la neige
Les rochers, les galets, tout était violet
Même l’eau en permanence était violette
Et jusqu’au rivage de la baie qui s’ensanglantait, dit-on
Vêtus de plusieurs couches de leurs surtouts ouatés,
Debout en vigie sur la proue
Dès que la baleine s’affaiblissait
Ils se dévêtaient d’un coup et complètement nus
Se précipitaient dans la furie des vagues.
Oh ces pêcheurs de jadis, de jadis…
À l’entendre cette histoire
Me fait battre le cœur
De nos jours les baleines ne s’approchent plus d’ici
Et notre baie est devenue très pauvre
La mer gronde
Par les nuits d’hiver
Lorsque l’histoire s’achève
Et que l’on y prend garde…